De toutes sortes de mots
je l’habille
et en son nom
je manipule
je sauve
je mate
je vénère
je magnifie
je tue.
Je le confonds
parce que j’ai grandi
sans mode d’emploi
avec ce qui déjà dans le corps de ma mère
puis debout près de mon père
établit la particulière résonance
entre la bouche le coeur et le sexe.
parce que tant de malentendus
d’attentes d’abus
d’absences et d’illusions
ont forgé ce que je suis
sans le savoir je lui dédie
mes jours mes nuits et mes années
et demande réparation
en t’accusant de tous mes maux.
Que reste-t-il
lorsque je n’exige plus de toi
la satisfaction de mes besoins
que je ne te force plus
à suivre mes obligations
à adopter mes convictions
que je rends tes colères
refuse les nourritures indigestes
et les lois iniques
que reste-t-il
lorsque je ne mélange plus
nos fantômes
que je ne lutte plus pour
te transformer
lorsque derrière tes attaques
je vois tes peurs
que reste-t-il
si chacun se retourne
soigne la dissonance du lien
et s’apaise avec son conditionnel.
Que reste-t-il
quand assis sur notre solitude
yeux dans les yeux
nous entendons battre nos coeurs ?
Il reste l’amour.