Le corps sursaute à la sonnerie du réveil, se redresse, se brûle avec le café, court jusqu’au bus. Dans le métro, d’autres corps le bousculent et il tressaute à chaque secousse. Puis, selon le travail, il doit suivre la cadence ou se figer. Des heures à retenir ses envies, à oublier le déjeuner. Il ploie sous la charge, il court avec et encore après, il suit le caddie au supermarché, se contorsionne pour un paquet de pâtes et s’efforce de porter des sacs trop lourds. Il monte les marches, range les produits, redescend les marches. Il exécute les respirations au yoga, court, remonte les marches, prépare à manger, déglutit sans y penser. Il guette le plaisir, exécute ses mouvements et s’oublie pour la nuit.
Le lendemain, il recommence. A une différence, il n’exécute pas les respirations du yoga, ni les mouvements du plaisir, il exécute quelques pas de danse.
Le corps fait et suit, le corps obéit.
A quel moment respire-t-il, ressent-il, savoure-t-il ? A quel moment, pour lui, notre présence, notre attention, notre tendresse ?